Luxe, calme et… zéro carbone
Après le développement du tourisme solidaire et de l’éco-tourisme, voici le tourisme « décarboné ». Ou comment repenser sa façon de voyager.
On connaissait la compensation carbone(1). Les hôtels proposent désormais à ses clients de pédaler sur un vélo qui alimente l’établissement en électricité verte. En produisant au moins 10 watts/heure, soit dix minutes de pédalage, le valeureux cycliste gagne son repas ! Loin de ce gadget high-tech, les expériences se multiplient dans le secteur du tourisme pour limiter les émissions de CO2. Cette empreinte carbone est surtout liée au transport : 43 % des rejets de dioxyde de carbone des Français sont ainsi imputables aux destinations lointaines.
« Parmi toutes les problématiques soulevées par le tourisme de masse depuis une quinzaine d’années, celle du changement climatique est la plus difficile à résoudre », estime Ghislain Dubois, responsable de l’association Air, qui accompagne des acteurs privés ou publics sur des solutions innovantes. L’équation est simple : le tourisme génère 5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre et le trafic augmente de 5 % par an. Forts de ce constat, les professionnels cogitent et des collectivités se mobilisent déjà. Avec l’initiative Baie de Somme Zéro Carbone(2), la région Picardie montre l’exemple : hébergeurs, restaurateurs, producteurs, agriculteurs et prestataires – pour certains, déjà écolabellisés – ont signé une charte d’engagement pour limiter l’impact de leurs activités dans cette zone naturelle sensible. Engagés dans un programme d’évaluation carbone, ils sont invités à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à faire un Bilan Carbone®(3) complet.